La petite voie

La voie d’enfance spirituelle

“Vous le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré d’être une sainte, mais hélas ! j’ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne…et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants ;au lieu de me décourager je me suis dit : le Bon Dieu ne saurait m’inspirer des désirs irréalisables, je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté : me grandir c’est impossible , je dois me supporter telle que je suis, avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen d’aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle…Je voudrais trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. Alors j’ai recherché dans les livres saints l’indication de l’ascenseur, objet de mon désir et j’ai lu ces mots sortis de la bouche de la Sagesse Eternelle : -Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à Moi-(Pr.9,4) Alors je suis venue, devinant que j’avais trouvé ce que je cherchais et voulant savoir, ô mon Dieu ! ce que vous feriez au tout-petit qui répondrait à votre appel, j’ai continué mes recherches et voici ce que j’ai trouvé : – Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux ! (Is.66,12-13) Ah ! Jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses, ne sont venues réjouir mon âme, l’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela, je n’ai pas besoin de grandir, au contraire, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. ” (2v°-3r°)

 

Mais si l’ascenseur que sont les bras de Jésus dispense Thérèse de “ monter le rude escalier de la perfection ”, il ne la dispense pas de tout effort , elle doit : – d’une part continuer à lever son pied pour essayer d’en franchir la première marche. C’est alors seulement, nous dit-elle, que Jésus se précipitera pour l’empoigner et lui faire gravir tout l’escalier. – d’autre part elle insiste sur la difficulté d’accepter vraiment son impuissance, sa petitesse.

“ Ah ! restons bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher, si loin que nous soyons, Il nous transformera en flammes d’amour…c’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour. ” (Lt.197)

 

Elle ajoute que pour bénéficier de l’amour miséricordieux de Jésus : “ Il faut s’humilier, reconnaître son néant, voilà ce que beaucoup d’âmes ne veulent pas faire. ”(Lt261)

 

SA PETITE VOIE , UN CHEMIN POUR TOUS

Thérèse comprend vite que sa sainteté à elle “ ne paraîtrait pas aux yeux mortels, que la vraie gloire est celle qui durera éternellement et que pour y parvenir, il n’était pas nécessaire de faire des œuvres éclatantes , mais de se cacher et de pratiquer la vertu en sorte que la main gauche ignore ce que fait la droite.” (Lt 65)

Elle sait : “ que l’amour peut tout faire, les choses les plus impossibles ne lui semblent pas difficiles. Jésus ne regarde pas tant à la grandeur des actions qu’à l’amour qui les fait faire ”. “ Ce sont les petites croix qui sont toute notre joie, elles sont plus ordinaires que les grandes et préparent le cœur à les recevoir quand c’est la volonté de notre bon Maître ”.

 

SA PETITE VOIE, UN CHEMIN DE PAUVRETÉ SPIRITUELLE ET DE CONFIANCE.

Si, à partir de Février 1895, Thérèse signe ses lettres “ La toute petite Thérèse ”,(Lt.175-176…), c’est surtout parce qu’elle vient de découvrir plus profondément à quel point le Seigneur est miséricordieux, combien Il se plaît à transformer ses créatures ; d’où la réflexion absolument sincère par laquelle la carmélite conclut son deuxième manuscrit :

“ O Jésus ! que ne puis-je dire à toutes les petites âmes combien ta condescendance est ineffable. Je sens que si, par impossible, tu trouvais une âme plus faible, plus petite que la mienne, tu te plairais à la combler de faveurs plus grandes encore, si elle s’abandonnait avec une entière confiance à ta miséricorde infinie. ”(B.5 v°)

 

 

Prière

C’est à toi seul, Jésus, que je m’attache
C’est en tes bras que j’accours et me cache,
Je veux t’aimer comme un petit enfant J
e veux lutter comme un guerrier vaillant
Comme un enfant plein de délicatesse
Je veux, Seigneur, te combler de caresses
Et dans le champ de mon apostolat
Comme un guerrier je me lance au combat !…
Ma seule paix, mon seul bonheur
Mon seul amour, c’est Toi Seigneur !…

 

Orientation de vie

Dieu seul nous aime d’un amour gratuit :
essayons de lui faire plaisir en nous laissant aimer
et en nous présentant devant lui “ les mains vides ”.
Dieu nous aime d’un amour miséricordieux :
faisons-lui plaisir en nous laissant purifier
par le feu de son amour.

 

 

 

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